Impact de la coupe de racines sur la stabilité des arbres urbains - Terminé

 

Description du projet

En milieu urbain, la proximité entre les infrastructures et les arbres rend les dommages racinaires presque inévitables lors de la réalisation de travaux d’entretien nécessitant de l’excavation (Suchocka et al. 2019). La perte de racines dû à ces travaux a un impact direct sur la santé et la stabilité des arbres (Watson et al. 2014). Malheureusement, la réalisation de travaux d’entretien ou d’amélioration des infrastructures est une réalité courante du milieu urbain. Par exemple, la ville de Québec étudie actuellement un projet de transport structurant qui viendrait améliorer le service de transport en commun. Étant donné l’envergure du projet, il est estimé qu’environ 5300 arbres seraient affectés par les travaux et qu’il pourrait éventuellement être nécessaire d’abattre 1701 arbres (BAPE 2020). Si le projet voit le jour, le choix des arbres qui devront être conservés ainsi que ceux qui devront être abattus sera très important. En effet, maintenir un arbre dont le système racinaire sera fortement perturbé par les travaux sera contre-productif si l’arbre ne réussit pas à se remettre de ses blessures. Il faut donc que l’arbre soit à la fois en mesure de se remettre de ses blessures et capable de se maintenir debout. 

Impacts de la coupe des racines

Suite à la coupe de racines, on s’attend à voir un certain stress hydrique de l’arbre qui peut mener à une diminution de sa vigueur (Ferree 1992). Si l’arbre est vigoureux, il cherchera à remplacer les racines qui ont été perturbées. Si l’arbre reforme ses racines, il augmente sa capacité à rester debout, à prélever l’eau du sol et ainsi à récupérer les éléments nutritifs dont il a besoin (Le Gourrierec 2012). On peut donc supposer qu’il sera plus enclin à vivre longtemps qu’un arbre qui est moins stable. De plus, un arbre stable mais dépérissant est un moins grand danger qu’un arbre instable (risque de chutes immédiat, de dommages aux infrastructures et de blessures pour les citoyens).  

Objectifs

L’objectif est, dans un premier temps, de quantifier l’impact de la coupe de racine sur la stabilité des arbres afin de valider les recommandations du guide de la Société internationale d‘arboriculture Québec (SIAQ) et de celui du Bureau de normalisation du Québec (BNQ). La stabilité des arbres choisis serait quantifiée pour différents niveaux de perturbation. Afin de simuler la réalisation de travaux, les racines ne seraient perturbées que d’un seul côté (simulation de la réalisation d’une tranchée pour des arbres en bordure de rue). Il serait également intéressant d’utiliser ces données afin de créer un guide permettant d’estimer la perte de stabilité sans avoir besoin d’effectuer du treillage et de mesurer le degré d’inclinaison induit à l’arbre.  

Dans un deuxième temps, des données relatives à la vigueur de l’arbre avant traitement seraient récoltées afin de fournir une base de données pour un suivi écophysiologique dans le temps. Dans l’avenir, ces données permettront de créer un outil d’aide à la décision quant au choix des arbres à conserver, à abattre et à entretenir après la réalisation de travaux. Ceci est d’autant plus important que si le projet de tramway prend place à Québec, un choix devra être fait sur quels arbres devront être conservés ou non lors de la réalisation des travaux. 

Méthodologie

Les espèces choisies sont l’érable de Norvège (Acer platanoides) et le tilleul d’Amérique (Tilia  americana). 

La méthode utilisée pour caractériser la stabilité des arbres provient de l’article de Brudi et  van Wassenaer, Trees and statics : Non-destructive failure analysis (2002). Des tests de  traction seront réalisés avant et après avoir réalisé une tranchée (coupe de racines). Il sera  alors possible de quantifier la perte de stabilité des arbres et de définir une distance  minimale à conserver si l’on veut que l’arbre puisse résister à une force de vent prédéfinie.  D’autres données relatives à la vigueur seront prises sur les arbres à l’étude pour le suivi  écophysiologique.